J'ai 35 ans et j'ai eu une fausse couche. Elle est arrivée durant ma première grossesse le 31 décembre 2018 dans la 12e semaine.
Non, la cause de la fausse couche n'est pas connue par contre l'hôpital a demandé des analyses du fœtus. C'était une grossesse normale, évolutive, comme c'était la première grossesse et première fausse couche, ils ne pouvaient pas garantir que ça ne soit pas chronique. En plus, c'est à ce moment que j'ai appris que c'était très fréquent de faire une fausse couche lors d'une première grossesse. J'étais un peu étonnée que même mon gynéco ne m'en ait pas parlé avant que cela se produise.
Comme nous avions décidé de fonder une famille, j'avais arrêté de prendre la pilule au mois de février 2018. Malgré les 19 années durant lesquelles j'ai pris la pilule, mes kystes aux ovaires et autres problèmes (infections et ovaires pauvres en follicule), je suis tombée enceinte assez rapidement au mois d'octobre 2018. Les mois avant de tomber enceinte, j’avais un peu de retard dans mes règles ou très peu de règles. Donc lorsque après un mois je n'ai pas eu de règles et que je me sentais fatiguée et nauséeuse avec des chutes de pression, j'ai été à la pharmacie pour prendre ma tension. On m'a installée dans une petite salle, le temps de terminer avec les clients mais après 10 minutes comme je me sentais mieux, il n'était plus nécessaire de prendre ma tension et l'assistante en pharmacie m'a demandé si je n'étais pas par hasard enceinte… J'ai pensé que non mais j'ai acheté un test de grossesse que j'ai fait le lendemain matin. Il était positif alors j'ai pris rendez-vous chez mon gynécologue pour faire une prise de sang de confirmation et connaître le nombre de semaines de grossesse (7-8 semaines). J'étais très contente mais comme mon copain était en déplacement à l'étranger, j'ai dû attendre qu'il rentre pour lui annoncer la bonne nouvelle. Je l'ai annoncée à une collègue de travail qui m'avait conseillé de faire le test de grossesse. Comme cela fait déjà plusieurs années que mes parents attendent l'arrivée d'un enfant dans la famille, il était vraiment très difficile pour moi d'attendre les 3 mois respectifs avant l'annonce officielle. En plus, comme il n'était prévu de faire la 1ère écographie qu'à la 14e semaine, en même temps que les tests respectifs, je devais changer mes habitudes alimentaires et il allait être compliqué de le cacher à ma mère vu que je vais dîner chez elle presque tous les jours. On a décidé de l'annoncer à la famille proche (parents, frères-sœurs) qui étaient bien entendu tous ravis et contents pour nous.
Après les fêtes de Noël, dans la nuit du 25 au 26 décembre, j'ai eu une terrible gastro qui m'a obligée à garder le lit 1 jour. Ensuite à partir du 28, de légères taches de sang sont apparues, ce qui a commencé à m'inquiéter. Le 29, j'ai appelé l'hôpital Daler pour en parler à une sage-femme qui m'a dit que cela pouvait arriver mais qu'il fallait surveiller et que si les saignements devenaient plus conséquents, il fallait rappeler. La nuit du 30 au 31, j'ai eu de terribles douleurs au bas du ventre et les saignements sont devenus abondants, j'ai rappelé l'hôpital qui m'a dit que je devais aller faire un contrôle aux urgences.
Comme mon copain travaillait de nuit, j'ai attendu qu'il rentre à la maison pour qu'il m'accompagne aux urgences. Vu les symptômes, on avait déjà une idée du diagnostic du médecin qui en effectuant une échographie a confirmé que c'était bien une fausse couche. Il nous a proposé plusieurs solutions, attendre que cela se passe naturellement ou prendre un médicament pour accélérer le processus. En principe un curetage n'était pas nécessaire vu le nombre de semaines de grossesse mais c'était à contrôler après l'évacuation du fœtus. Nous avons décidé de laisser faire la nature et de retourner pour le contrôle quelques jours plus tard. J'ai été vraiment triste mais je me suis retenue de pleurer, vu ce qui avait précédé, je m'y attendais un peu même si j'avais tout de même un espoir que l'on me dise que ce n'était rien. Une fois dans la voiture pour retourner se reposer un peu à la maison, j'ai essayé d'en parler à mon copain pour connaître son sentiment mais il m'a simplement dit que c'était des choses qui arrivent et que je n'étais pas la seule et que ce n'était peut-être pas la première et dernière fois… J'étais triste et je me sentais un peu seule par rapport à ce qui venait d'arriver, je me suis réconfortée en me disant que si cela s'était passé comme ça, c'était pour une bonne raison, que le fœtus n'était peut-être pas viable et que si j'avais réussi à être enceinte malgré les circonstances, je pourrais l'être à nouveau. J'étais aussi soulagée de ne pas avoir vu le fœtus avant comme nous n'avions pas encore fait d'échographie, c'était peut-être un peu plus facile. D'ailleurs comme j'avais été étonnée d'être « déjà » enceinte, je me suis dit que j'attendrais de voir le fœtus pour vraiment y croire et me réjouir… J'avais bien fait d'être un peu sur la réserve.
Le 31 décembre 2018, j'ai essayé de ne pas penser à ce que je venais de traverser et de juste profiter de mes proches et du moment présent. Mes parents et ma sœur ont pleuré lorsqu'ils avaient appris la mauvaise nouvelle, alors je suis restée forte pour leur montrer que ce n'était pas si grave et que la vie continuait.
Je n'ai pas vécu spécialement l'attente de l'évacuation naturelle du fœtus parce que pour moi le pire était déjà passé par contre j'avais juste un peu d'appréhension de comment cela allait se passer et si j'allais le voir.
Le 3 janvier 2019, je suis retournée seule à l'hôpital pour faire le contrôle parce que rien ne s'était passé depuis la consultation aux urgences. Le médecin a dû enlever la poche du fœtus avec une pince parce que c'était resté collé dans le col de l'utérus. Je n'ai pas vu le fœtus et je n'ai pas regardé non plus quand le médecin l'a pris pour envoyer en analyse et c'était bien mieux comme ça. Je n'ai donc pas dû subir de curetage par chance mais j'ai dû prendre des antibiotiques durant 10 jours.
Le médecin était vraiment très gentil et compréhensif, il a répondu à beaucoup de mes questions. Il m'a même appelée pour me donner lui-même les résultats des analyses. Ce que j'ai vraiment apprécié.
Malheureusement, mon copain n'en a pas reparlé, il m’a bien fait comprendre qu'il avait d'autres préoccupations à ce moment-là et que c'était du passé.
Par contre avec mes proches et mes amis, j'en ai un peu discuté surtout pour me réconforter dans mon choix de ne pas dramatiser la situation.
Mes proches m'ont soutenue mais nous n'en avons plus reparlé parce que je savais que c'était autant douloureux pour eux que pour moi.
J'espérais à nouveau être enceinte mais depuis la fausse couche j'ai l'impression d'être la seule à avoir cette envie. Comme mon copain a été très distant ces derniers mois, nous n'avons pas rediscuté de notre envie de fonder une famille…. Je ne suis pas certaine que notre couple ait surmonté cette épreuve ou en tout cas pas ensemble ! J'ai été déçue de son comportement…
Comme cela ne fait que quelques mois, j'y pense toujours et cela me rend triste. J'espère juste que lorsque je serai enceinte cela n'hantera pas mes pensées. Toutes les images sont encore très présentes comme c'est assez récent. Mon ventre a pris environ 2 mois pour reprendre sa taille initiale, je pense parce que j'avais de la peine à accepter ce qui était arrivé.
Je dirais que je me sentais désarmée, que je ne savais pas quoi faire et que je ne pouvais surtout rien contrôler. Comme perdue dans le désert.